LHC : aller de l’avant

Suite à l’incident qui s’est produit dans le secteur 3-4, arrêtant le démarrage du LHC, les équipes sont au travail pour réchauffer le secteur, effectuer le diagnostic et planifier les réparations. Le redémarrage aura lieu, après la période de maintenance d’hiver de toutes les installations du CERN, c’est-à-dire au printemps 2009.

Les équipes du LHC sont à l’œuvre pour réchauffer le secteur 3-4 et établir l’origine du sérieux incident qui s’est produit le vendredi 19 septembre. Les premières indications laissent à penser qu’une connexion défectueuse entre deux aimants en serait responsable. La connexion aurait probablement fondu, entraînant une défaillance mécanique et une large fuite d’hélium. Toutefois, ce n’est qu’une fois le secteur réchauffé et examiné que les équipes pourront établir un diagnostic détaillé ainsi qu’un bilan des réparations à effectuer. « Nous n’avons pas d’inquiétude pour ce qui est de réparer des aimants, si nécessaire, nous disposons de pièces de rechange », a assuré Lyn Evans, le chef du projet LHC.

Le réchauffement du secteur, qui durera trois semaines, et les réparations qui suivront empêchent un redémarrage avant l’arrêt des accélérateurs pour la période de maintenance d’hiver. L’objectif est donc de redémarrer le LHC au printemps, après la mise en service du complexe d’accélérateurs du CERN. « Nous allons avancer la maintenance des accélérateurs pour redémarrer le plus vite possible au printemps », a indiqué Lyn Evans.

L’incident s’est produit au moment de la mise en service du secteur 3-4 pour un fonctionnement à 5 TeV. L’équipe de mise en service du LHC avait profité d’un arrêt du faisceau pour effectuer ces tests des aimants sous un fort courant d’une intensité de plus de 9000 ampères. Depuis juin 2007, tous les autres secteurs ont passé avec succès ces tests électriques indispensables. Il s’agissait donc du dernier secteur, et même du dernier circuit, à subir ces essais. L’échec de ce test a été ressenti avec d’autant plus de déconvenue.

Si, une semaine après un spectaculaire démarrage avec faisceau, cette panne constitue un coup dur, elle n’a rien d’inconcevable pour une machine aussi novatrice et complexe que le LHC. Les exigences de qualité, que ce soit lors de la construction des aimants ou des travaux d’interconnexions, ont atteint des niveaux exceptionnels pour une machine d’une taille non moins exceptionnelle. Pas moins de 123 000 opérations d’interconnexions ont par exemple été réalisées pour former la boucle de 27 km, dont 65 000 raccords électriques de câbles supraconducteurs. Cette complexité a été soulignée dans les nombreux messages de soutien reçus par le CERN.

Après la panne, le Directeur général a tenu à rendre hommage aux équipes qui ont œuvré pour la construction, l’installation et la mise en service du LHC. « La rapidité du démarrage avec faisceau est le résultat d’années de préparation minutieuse et témoigne du talent des équipes qui ont participé à la construction et à l’exploitation du complexe d’accélérateurs du CERN », a souligné Robert Aymar. « Je suis convaincu que nous ferons preuve de la même rigueur et de la même persévérance pour surmonter ce revers. »