Un mot de Lyn Evans :<br/>Le sprint final

Pour la plupart des gens, le LHC est né en mars 1984 d’une réunion organisée par le Comité européen sur les futurs accélérateurs (ECFA) à Lausanne, même si nous étions plusieurs, au CERN, à avoir déjà commencé à travailler sur le concept en 1981. Depuis lors, le rêve qu’était cette machine véritablement unique est devenu réalité. Avec sa structure particulière, comprenant deux aimants en une même culasse refroidie à l’hélium superfluide pour permettre une exploitation à 1,9 K, le LHC n’est comparable à aucun autre collisionneur de particules. On peut véritablement dire que le LHC est son propre prototype.

Auparavant, soit les collisionneurs comportaient deux anneaux, permettant d’accélérer et de stocker deux faisceaux de particules, comme c’était le cas des Anneaux de stockage à intersections du CERN (les ISR), soit ils stockaient des particules et leurs antiparticules circulant en sens opposé dans un seul anneau, comme dans le Grand collisionneur électron-positon (LEP). De plus, le LHC est le premier accélérateur dans lequel des aimants supraconducteurs sont refroidis à une température aussi basse (1,9 K), une température à laquelle l’hélium est superfluide. C’est la température d’exploitation dont nous avons besoin si nous voulons atteindre des intensités de champ magnétique suffisamment élevées pour incurver la trajectoire des faisceaux à 7 TeV.

Aujourd’hui, pour la première fois, la totalité de la machine contient sa pleine charge d’hélium liquide (130 tonnes) et les derniers travaux de mise en service du matériel vont bon train. Au cours des semaines à venir, nous devrions pouvoir procéder aux premiers essais avec faisceau de cette superbe machine.

Nous avons tous le sentiment de terminer un marathon sur un sprint. Donnons maintenant vie au LHC !

Lyn Evans