Abondance de données en provenance du LHC

Ayant acquis la maîtrise du fonctionnement de la machine avec des paquets d’intensité nominale en juin, les équipes ont progressivement augmenté le nombre de paquets d’intensité nominale injectés dans la machine au cours des trois dernières semaines, qui s'élève à présent à 12 par faisceau. Les expériences du LHC ont ainsi réussi à enregistrer plus de 250 nb-1 de luminosité intégrée, essentiellement lors des récents remplissages pour la physique. La machine a ainsi produit une abondance de données, que les expériences sont en train d’analyser, en vue de présenter leurs résultats de physique les plus récents à la conférence ICHEP, qui se tiendra à Paris du 22 au 28 juillet. Vous pourrez suivre cette manifestation par une retransmission en direct sur le web, ou par le blog de la conférence.

 

Le graphique montre la perte de quatre paquets (en rouge, en vert, en rose et en bleu, par ordre chronologique).
D’autres paquets n’ont pas été affectés, comme le montre la ligne en turquoise. La cause et les remèdes possibles de ces pertes sont à l’étude.

Faire fonctionner la machine avec beaucoup de paquets d’intensité nominale, ce qui est devenu possible cette semaine, représente une prouesse technologique majeure. Le nombre total de particules par faisceau dans le LHC a maintenant dépassé le seuil de 1012, valeur critique qui n’a pu être obtenue que grâce à un ajustement méticuleux de nombreux systèmes.

Les paquets de particules sont injectés dans le LHC à partir du SPS. Jusqu’à cette semaine, on s’en est tenu à un schéma d’injection simple, avec simplement un paquet par cycle du SPS. Avec l’augmentation du nombre de paquets injectés, le remplissage du LHC prend plus de temps, ce qui est gênant. C’est pourquoi, cette semaine, pour la première fois, les équipes ont mis en service une injection multi-paquets, et ont réussi à injecter plus d'un paquet pour chaque cycle d'accélération de particules du SPS, réduisant ainsi considérablement le temps nécessaire au remplissage du LHC.

Une fois les faisceaux injectés dans le LHC, il est possible de les maintenir pendant de nombreuses heures. Toutefois, on observe certaines instabilités quand des paquets de haute intensité circulent dans la machine. Ces instabilités, qui sont encore actuellement à l’étude, peuvent provoquer une perte de faisceau (voir diagramme), ce qui entraîne une réduction de la luminosité pour la physique. Comprendre et prévenir ces pertes de faisceau soudaines sera l’une des grandes priorités des semaines à venir.

Les longues heures de fonctionnement stable à forte intensité et haute énergie ont permis aux expériences de recueillir une abondance de données. L’expérience LHCf, l’une des trois petites expériences LHC, a déjà terminé sa période d’exploitation pour 2010 (cela fera l'objet d'un prochain article du Bulletin), et les autres expériences se préparent à présenter leurs résultats de physique les plus récents à la conférence ICHEP, à Paris.


Vous pourrez suivre ICHEP en direct sur le web, ou lire le blog de la conférence.
Pour des graphiques actualisés montrant la luminosité du LHC, cliquer ici.

 

 


par CERN Bulletin