Le printemps 
pour le LHC

Un nouveau calendrier de mise en service du LHC a été présenté à la réunion du Conseil de juin. L’accélérateur démarrera en mai 2008, afin de pouvoir régler tous les problèmes techniques.

Travaux d’alignement dans le tunnel du LHC.

Quatre cartouches métalliques comme celle-ci, tenue par Juan Carlos Perez, responsable technique des opérations du bâtiment 181, seront insérées dans les aimants Q1 et Q2 des triplets internes. A l’arrière-plan, un aimant Q1 qui a déjà été modifié.

Lors de la 142e session du Conseil du CERN qui s’est tenue le 22 juin dernier, un nouveau calendrier de mise en service du LHC a été annoncé aux délégués. La machine sera fermée en avril 2008, le faisceau sera mis en service en mai 2008, et les premières collisions à 14 TeV devraient se produire en juillet. La phase de mise en service à 900 GeV initialement prévue à la fin de cette année a été finalement annulée et constituera une étape normale de la mise en service en 2008.

Différents problèmes ont contribué au décalage de la mise en service du LHC, mais ils sont en passe d’être résolus. Une solution innovante est ainsi en cours d’application pour surmonter la difficulté affectant les « triplets internes » (voir encadré). Ces ai-mants quadripolaires n’ont pas résisté à un test de pression fin mars (voir les informations sur la page Intranet du CERN). La mise en service des deux premiers secteurs ne peut ainsi pour l’instant être effectuée qu’en isolant les triplets défectueux.

Un groupe de travail dirigé par Ranko Ostojic (AT/MEL) s’est rapidement mobilisé au CERN, en collaboration avec Fermilab. Les aimants détériorés du Point 5L (L pour left), ont été ramenés à la surface et étudiés. Les forces longitudinales induites par le test de pression ont cassé le support qui maintient la masse froide de l’aimant Q1 à l’intérieur du cryostat. Les raccords électriques de cet aimant ont également été légèrement endommagés.

Le groupe de travail, et notamment Cédric Garion, jeune ingénieur du CERN, a eu l’idée de renforcer la structure au moyen de cartouches métalliques. Ces cartouches sont dotées d’une tige en invar insérée dans un tube en aluminium. Lorsqu’une force longitudinale pousse la masse froide, les cartouches la maintiennent en place dans le cryostat. Les propriétés thermiques et mécaniques de la cartouche permettent au système de fonctionner dans une large gamme de températures allant de la température ambiante à 1,9K (-271°C), température de fonctionnement des 
aimants supraconducteurs.

L’une des difficultés majeures des réparations était qu’elles puissent être effectuées dans le tunnel, sans avoir à extraire les ai-mants. Le concept de cartouche, développé durant plus d’un mois et demi, remplit cette condition. À chaque aimant Q1 et Q3 du triplet, un ensemble de quatre cartouches métalliques sera fixé. Les cartouches seront insérées à partir des interconnexions de chaque cryostat. Hormis le triplet interne du Point 5L qui avait été endommagé, aucun autre aimant ne sera ainsi remonté à la surface.