Dernière ligne droite pour les interconnexions

Les travaux d'interconnexion entre les aimants du dernier octant du LHC ont commencé, avec deux semaines d'avance par rapport au calendrier général du LHC.

Soudure dans le dernier octant à être interconnecté.

Dernier tour de piste pour les soudeurs engagés dans le marathon du LHC. Le 4 avril aura été marqué par la réalisation de la première brasure du dernier octant devant encore être interconnecté (entre les Points 1 et 2).

D'ici septembre 2007, les 1700 aimants du LHC auront été interconnectés. À cette date, 123000 interconnexions auront été réalisées en seulement deux ans. «En démarrant plus tôt que prévu la dernière série d'interconnexion d'aimants, on devrait arriver à compenser le fait que le créneau réservé à ces travaux dans le calendrier général du LHC est plus resserré que pour les autres octants», explique Lucio Rossi, chef du groupe Aimants, cryostats et supraconducteurs du département AT.

Relier entre eux tous les composants de la machine s'est avéré très complexe. Systèmes de vide, câbles supraconducteurs, écrans de faisceaux, conduites cryogéniques, isolants thermiques et électriques - autant d'éléments à interconnecter, chaque interconnexion nécessitant une soixantaine d'opérations. «En interconnectant les aimants, nous les transformons en une véritable machine, poursuit Lucio Rossi, et nous faisons appel à des techniques inédites qui ne sont pas encore standard dans l'industrie, notamment de nouvelles méthodes de soudage pour les fils supraconducteurs.» Les opérations d'interconnexion ont été développées au CERN et éprouvées sur la chaîne de test du LHC, avec des machines prototypes. Elles ont ensuite fait l'objet d'un appel d'offres et d'un transfert de technologie. Pour l'ensemble des équipes chargées des interconnexions, la grande difficulté tient au travail en parallèle avec d'autres intervenants.

La courbe d'apprentissage est impressionnante. Une fois la première interconnexion réalisée, le 3 mai 2005, il aura fallu plus d'une année pour achever le premier octant. Mais les interconnexions du dernier octant devraient être achevées en moins de 24 semaines! Le CERN travaille en collaboration avec l'Institut de physique nucléaire de Cracovie (HNINP) et le consortium franco-néerlandais IEG chargé des travaux d'interconnexion et de la fourniture des machines de soudure et de brasage. Durant cette dernière phase d'interconnexion des aimants, environ 200 ingénieurs et techniciens, pour moitié du CERN et pour l'autre d'IEG, travaillent dans le tunnel du LHC, dans des conditions pour le moins difficiles.

Opération de brasure dans le dernier octant entre les points 1 et 2.

L'équipe chargée des interconnexions pose devant la première interconnexion réalisée dans le secteur 1-2 du LHC, le dernier à interconnecter. De gauche à droite: Andrea Musso (CERN-AT-MCS-IC), Jean-Marc Duse (IEG), André Jacquemod (CERN-AT-MCS-IC), Zenon Sulek (HNINP Krakow), Mohssen Souayah (IEG), Frédéric Savary (CERN-AT-MCS-IC), Laurent Vaudaux (IEG), Caroline Hopp (IEG), Raphael Menolascina (IEG) et Ludovic Savier (IEG).